Le libéralisme athée, jusqu’où ça ira t'il...

Le libéralisme monétaire met en rapport, sans médiation, l'argent et l'homme, l'Avoir et le Besoin. Il fabrique ainsi une collaboration, non communautaire, mais de servitude, liant le circuit naturel de la production des biens, au circuit profiteur de l'argent prêté et rendu avec usure.La science économique libérale est l'organisation de ce parasitisme du circuit capitaliste sur le circuit économique, en vue de son profit maximum.
Il est prévisible que les exploités, prolétaires du XIXe siècle, tiers monde du XXe et du XXIe siècles, prendraient connaissance du jeu du parfait tricheur, pour le déséquilibrer. Salaires et les avantages sociaux, contrôle de l'appareil de production du pétrole, des matières premières surveillances des augmentations pour tenter d'en contrôler les prix et s'accaparer les ressources. Vient le temps où tout le monde est devenu aussi fort au jeu, aussi dénué de scrupules, aussi exclusivement axé sur le profit que la classe capitaliste.
L'issue est dramatique. Le cynisme du capitalisme s'étale impudemment : l'argent règne, domine tout. Provocation à la vengeance de ses dupes, révolte de ses esclaves. Il leur suffira de dénoncer l'hypocrisie du système et de le renverser, au cri de Liberté ou au nom de la supériorité de l'Islam, par le soulèvement des masses humaines ou par la force des armes. Grèves générales, révolutions, insurrections des banlieues, actes de terrorisme, dictatures, nationalisation des biens étrangers.
Le néo-capitalisme, en présence de ces « chocs exogènes », prévoit de les traduire en « coûts collectifs » payant le prix pour les réduire. Il faut pour lutter contre les idées et les armes révolutionnaires, un « supplément d'âme », un esprit d'héroïsme militaire, un sens royal, une solidarité chrétienne, autant de forces et de vertus que le libéralisme a tuées. Ces valeurs non marchandes, dites « externalités » étant extérieures au marché, le néo-capitalisme rêve de les « internaliser », de les inciter à renaître à prix d'argent : on paiera pour la natalité, l'honneur militaire, la prière à l'Église, la construction des mosquées, la soumission aux lois, la générosité sociale !
Mais le capitalisme, issu de l'émancipation des parlements, enfin, se trouve pris entre un ennemi qui ne se vend pas, et son besoin de ressources vitales qui ne s'achètent sur aucun marché moral. Il doit alors avoir recours aux politiciens et aux soldats, pactiser avec eux ou s'effondrer dans le feu et dans le sang.